samedi, mai 20, 2006

Le Temps du Matin

Depuis deux semaines je suis abonnée à ça. Force est de constater que depuis, ma "consommation" de ceci et surtout de ceci a diminué drastiquement. Livré directement dans ma boite aux lettres, le Temps a en effet pris une longueur d'avance au niveau distribution sur les deux journaux sus-cités.
Me voilà donc mûre pour quelques petites constatations comparatives.
Tout d'abord au niveau contenu je suis (un peu) débarassée de la pub et des frasques de Pâris Hilton, ce qui n'est pas pour me déplaire. Je gagne deux sudokus pour le prix d'un. Chapatte remplace Garfield et Calvin & Hobbes. Evidemment les articles sont plus longs et plus complets. Par contre je perd l'horoscope et je gagne de très complètes pages économiques dont j'aurais pu aisément me passer. Mais les suppléments du samedi et le TV8, même s'ils ne sont pas forcément utiles, sont agréables à lire.
Non finalement j'en suis plutôt contente de mon Temps. Le seul problème reste sa consommation. Car, avouons-le, s'il n'est pas question de bâcler sa lecture comme je le faisais avec celle de ses congénères gratuits, certains handicaps m'inciteraient à le faire.
- Il est long. Dix minutes suffisaient pour parcourir les pages "interessantes" d'un des deux gratuits et j'avais developpé avec un certain succès la méthode suivante: mes trajets home-school/school-home durant chacun moins d'un quart d'heure, c'était Matin Bleu à l'aller, 20 minutes au retour. Autant dire qu'avec le Temps je peux oublier. Quand bien même tous mes trajets quotidiens, mes repas et mes pauses aditionnés me permettraient de venir à bout des deux cahiers, son deuxième handicap m'en empêche assez radicalement.
- Il est grand (et pas agraffé). Eh bien oui, il faut bien constater qu'avec leurs petit format, les gratuits gagnent des points. Parce que quand même, le Temps, à déplier dans un tram bondé en essayant de ne pas perdre la moitié des feuilles, c'est pas évident. Ne parlons même pas d'une éventuelle lecture en cours (qui en plus, permettrait de réduire le problème du temps de lecture précédemment évoqué). Impossible de le sortir de son sac, de le déplier et de se plonger dans ses pages en toute discrétion. Tandis que les gratuits, parfaitement adaptés à la superficie d'une table de classe permettent de sudokuser en paix, 35 minutes durant (45' de cours-10' de lecture = 35'). En plus, ils passent parfaitement innaperçus, la moitié de la classe en étant déjà envahie. Car voilà son dernier handicap
- Il n'est pas discret. Sa grande taille n'est pas la seule en cause. Son plus gros problème reste qu'il ne se fond pas dans la masse et je n'aime pas me sentir ostracisée, adepte d'une tradition obsolète, celle de payer pour l'information. De plus, si une amie décide, par exemple, de s'épancher auprès de moi de ses peines de coeurs, il est probable qu'elle tolère que je feuillette distraitement le matin bleu/20 minutes, mais sans doute pas que je me plonge dans une lecture trop attentive du fruit de mon nouvel abonnement.

mercredi, mai 17, 2006

Fin d'année

Le problème
quand on enchaine une semaine et demie de vacances, une semaine de cours allégée pour cause d' (autos-)libérations, une semaine d'échange en Italie, une journée sportive de repos,
quand le temps est aussi clément qu'actuellement
quand sa mère est absente pour deux semaines
quand les trims sont dans trois semaines
Le problème avec tout ça, c'est qu'on a (trop) facilement tendance à se croire en vacances.
Et le problème quand on se croit en vacances... c'est qu'on en fout vraiment plus une.

P.S: Qui vient de s'enfiler en trois jours la première saison de Lost et trouve Swayer "vraiment mignon"?
Mon père.

mercredi, mai 10, 2006

Italia

Bref résumé de 7 jours de vraies-fausses vacances.

Lundi 1er mai
Point de fête du travail mais six heures de train pour les 18 élèves qui, ce matin là, sont à la gare, prêts au départ pour l'Italie. Un changement à Milan pour prendre le régional pour Lecco, Lombardie.


Arrivée vers 17h dans la petite ville où sur le quai se superposent les retrouvailles et les nouvelles rencontres. Dans la voiture, une petite fiat blanche, deux genevois et deux italiennes. Tout de suite le contact se lie autour de la musique. Pour moi, qui faisait à peine connaissance avec la jeune fille dont j'allais partager le quotidien durant une semaine c'est un soulagement. Dans notre bel enthousiasme, nous crevons et le seul homme affronte courageusement la situation. Glace au bord du lac, Varenna, les fleurs odorantes et le soleil qui se couche. Arrivée "à la maison", Bellano. "Mon beau-père, mes parents et moi" à la TV ("Mi presenti i tuoi").Première nuit.


Mardi 2 mai
Accueil, explication du système scolaire italien et distribution de brochures touristiques. C'est pas tout simple. En gros, tout le monde fait ce qu'il veut et je peut tout à fait fonder une école dont je déciderais moi même des cours, des horaires, des profs et des diplomes. Je n'ose pas imaginer comment ils s'accordent au niveau des unis pour accepter tel ou tel diplome. Mais ça a l'air de marcher. Test en direct live avec un cours d'italien et un cours de français. Au moins le 2ème ne pose pas trop de problèmes. On feuillete leur manuel de littérature. Beaucoup d'annotations auprès de Descartes, Molière et d'autres classiques. La différence de niveau est frappante. Visite au Planétarium, tout beau, tout neuf et totalement inconnu des autochtones. Une demi heure dans une ambiance sombre et étoilées et tout le monde ressort ébloui par le soleil extérieur.
Après-midi, visite de Lecco, enfin de son centre commercial surtout.
Soirée, découverte d'un bar "chic" au bord du lac et de ses cocktails à 5€. Je vous épargne l'enthousiasme de la découverte.

Mercredi 3 mai
Milan.
Les visites s'echainent. L'église Sant' Ambrogio, le Chateau Sforzesco, La Cène et enfin le dôme et le shopping. Mais avant, l'incontournable passage glace pour contrer les assauts diaboliques du soleil. Un cône citron-cassis-ananas qui s'effondre piteusement sur les pavés de la place malgré (à cause de) mes efforts pour le redresses. Une heure après, sous le soleil, sacs Prada et Gucci à la main pour certains, je me contente de ma paire de boucles d'oreille. Le retour se fait dans la douleur. Je ne rêve que d'une douche et de retirer mes chaussures de mes pieds cloqués. La dernière étape est une pizzeria "vicina alla stazione". Deux bonnes heures après, le lit me procure enfin le réconfort attendu. Je m'endors comme une bienheureuse.

Jeudi 4 mai
Côme
Musée de la soie, cathédrale (extérieure). Au marché les "patatine" (frites) sont à 1€ et les t-shirt à 10€. Un blanc pour moi, un rouge pour Miya (c'est elle sur la photo). L'exposition Magritte est fermée de 12h à 15h (sieste méditerannéene). Scéance de bronzage à la place. En retard, sprint au bord du lac. Plus jamais de décolleté. Soirée particulière, ni bonne ni mauvaise (contrairement au gateau glacé au café, excellent)

Vendredi 5 mai
Bellagio
Première journée de "mauvais temps". L'effet romantique des jardins de la villa Melzi est renforcé par la petite pluie.
"Rien au monde ne peut être comparé au charme de ces journées ardentes passées sur les lacs milanais" .
Stendhal, 1817
Il paraîtrait que Georges Clooney aurait sa maison pas loin. Le Figaro tombé entre nos mains, sous un parapluie, serrées sur un banc public; lecture. Gaz bolivien, Clearstream, Maurice Druon.
Soirée à l'école. Buffet canadien. Capture d'un document rare: notre doyen et une prof de maths chantant le Ce que l'aino pour nos hôtes italiens. La revue 2006 promet d'être mémorable. Tout le monde mange et fait des photos. Retour après un dernier cocktail à 5€.

Samedi 6 mai
Grève des trains, nous ne verrons pas Bergame mais bien "La Maschera di ferro" (L'homme au masque de fer, version italienne) avant de déguster foccacia, brochettes et les indispensables patatine au marché de Lecco. Après midi tranquille et soirée mojito/caïpirinhia trop vite écourtée. Proximité du départ oblige, photos souvenirs de ce qui est devenu "chez moi".


Dimanche 7 mai
Grasse mâtinée, enfin. J'emerge à midi pour un café. Deux heures plus tard le repas sur la terrasse est gargantuesque: chips, cotelettes, merguez, saumon, calamar, aubergines, champignons, courgettes, feuilletés de thon, fraise à la crème... le tout bien arrosé. Heureusement, le café permet de tasser tout ça. Après-mid "farniente" bien appréciable. Téléphone depuis la gare, en bas de la maison. Une petite gare de province, deux voix, une ancienne salle d'attente "1ère classe" et une "2ème classe". Et ce mini poste de téléphone en face du bar tabac, entre les modestes arcades par lesquelles passe si bien le soleil de fin d'après-midi.

Lundi 8 mai
Départ, dernier train, dernier café, dernières courses. J'achête du shampouing. Cérémonie des adieux, on s'embrasse beaucoup et on pleure un peu. On promet surtout de se revoir. J'ouvre la lettre que m'a faite ma correspondante. A Milan, distribution de minis coca-light publicitaires. J'oublierai la canette dans le train. Voyage. Arrivée vers 17h. Epuisés mais plein de bons souvenirs nous regagnons nos pénates sous une pluie torrentielle.

C.R.A.Z.Y

Le pourquoi du comment je me suis retrouvé à aller voir ce film hier soir est un peu particulier. Une amie, ayant passé 6 mois au Canada me parle d'un film "génial" qu'elle a eu l'occasion de voir durant son séjour. Malheureusement le chef-d'oeuvre est québécois est n'était donc pas distribué en Europe. Heureusement, elle a rammené pour sa mère un exemplaire DVD de cette pellicule. Pour diverses raisons, le DVD est maintenant hors d'accès autant pour elle que pour moi. Je me résignais donc à ne jamais comprendre de quoi elle parlait lorsqu'elle évoquait "C.R.A.Z.Y". Quelle ne fut donc pas ma surprise lorsque j'eus l'occasion de voir en salles une bande annonce évoquant sa sortie prochaine sous nos latitudes (3 mai). Rentrée avant-hier d'Italie, je feuilletais hier le journal et découvrit que ce film n'était projeté que dans une seule salle (les Scala) et qu'étant mardi, il y avait fort à parier qu'il soit ejecté de la programmation dès le lendemain. Qu'à cela ne tienne! Je décidais donc d'écarter mes révisions de bio au profit d'une toile. Grand bien m'en prit!
Le problème quand on décide de se faire un ciné à l'improviste et en pleine semaine c'est qu'on ose pas boulverser les emplois du temps de ses amis et qu'on se retrouve seule dans la salle obscure.
C'est intimidant d'être seule au cinéma, d'abord on se sent... seul, tout le monde est venu par groupe ou par couple, même la salle n'est ni bien grande ni bien remplie. N'empêche on se sent un peu exclu du coup. Pour accentuer ça, on se choisit une rangée pour nous, n'osant nous approcher des "autres" si intimidants. Heureusement, le film ne tarde pas à commencer et si au début on se sent un peu étrange de navoir personne à côté de soi pour partager ce moment, très vite la grisante sensation de n'avoir de compte à rendre à personne sur ses sentiments s'installe et on peut profiter pleinement du film.
Parlons-en du film.
C.R.A.Z.Y pour Christian, Raymond, Antoine, Zachary et Yvan, les cinq fils de la famille Beaulieu. C.R.A.Z.Y aussi pour la chanson préféré du père de la tribu ("Crazy" de Patsy Cline). Le film raconte donc l'histoire d'une famille québécoise du 25 décembre 1960, naissance de l'avant dernier fils, jusqu'à une vingtaine d'année plus tard. Le scénario se concentre plus particulièrement sur l'évolution de Zachary et sa relation difficile avec son père.
Bon ok, ce n'est pas le résumé le plus exaltant qu'il soit possible de faire de ce film qui est bien plus que ça. Mais je n'aime pas parler de films, de livres ou de musiques que j'ai aimé découvrir. J'ai toujours peur que les gens, eux, n'accrochent pas et finissent par me renvoyer en pleine face un "mais c'est nul" méprisant. Des goûts et des couleurs...
Mais enfin, ce film a quand même plein d'atouts objectifs avec lesquels je peux (essayer de) vous convaincre:
- N'importe qui un peu attiré par le look rétro ne manquera pas de l'être par l'ambiance du film dont l'historique des reconstitutions s'exprime dans les plus minces détails.
- Il est drôle mais ce n'est pas un film de potache ni une grosse comédie à l'américaine
- Il est triste mais ce n'est pas un drame pathétique et pleurnichard
- Il est parlé québécois (hum, pas sûr que ce soit le meilleur argument ça... que je vous rassure il est sous titré français et au bout de 2 heures de films, l'accent a même finit par devenir émouvant à mes oreilles) et regorge d'expressions savoureuses (dont un "ta yeule" ^^)
- La musique est géniale. D'accord, vous n'êtes peut être pas tous des inconditionnels de Patsy Cline ou de Charles Aznavour mais qui peut rester indifférent à Pink Floyd, David Bowie et les Rolling Stones?
- Et enfin, last but not least, le héros est absolument à tomber!












Et puis vous savez quoi? Il passe encore cette semaine et moi j'aurais pu réviser ma bio hier soir.