dimanche, novembre 27, 2005

Orientation

Entre Iris qui nous narre par le menu ses péripéties universitaires et Kmy qui semble avoir "trouvé sa voie" comme elle le dit si bien, je me sens un peu perdue...
Suite aux bons mais insistants conseils d'Iris, j'ai donc relancé une recherche internet sur les diverses options d'études qui s'offraient à moi, et j'en suis ressorti bien plus déboussolée qu'avant.
Faire un choix m'a toujours été fatal, et l'orientation ne déroge pas à la règle ("Tiens et si j'allais suivre mes études à Oxford?" "Oh, ils ont un module de littérature Russe?" "Ah c'est marrant, une fois qu'on a fini, on peut recommencer avec une autre spécialisation!")

Enfin bref, à part la carrière de sécuritas, sérieusement envisagée depuis hier pour voir autre choses que des têtes et des bras lors des concerts, rien ne semble pouvoir apporter une réponse satisfaisante à mes attentes (il paraitrait même que de longues études universitaires (genre Doctorat (8 ans)) ne sont pas très utiles pour une carrière de journalistes (ou il suffit d'une licence (3 ans) et d'une école de journalisme (2 ans)).

Rha... moi je vous le dis, je vais me retrouver serveuse de Fast Food, balayeuse de rue ou vendeuse de supermarché , job qui, si il ne m'apporte aucune satisfaction personnelle, m'évitera au moins d'avoir à faire un choix.

mardi, novembre 15, 2005

Le déclin du mesonge *

* parce que j'aime Oscar Wilde

Je vais me risquer à faire dans ce post l'éloge d'une vertu encore trop décriée, mais sans laquelle toute vie sociale serait un enfer (enfin, plus qu'elle ne l'est déja): l'hypocrisie.
Nous vivons une époque où la Verité est clamée, revendiquée, exigée partout.
Erreur
Et on voudrait en plus que tout le monde soit toujours sincère et honnête.
Erreur, la encore.
Les gens sincères et honnêtes tout le temps, ça n'existe pas, et tant mieux!
La vie en serait bien plus ennuyeuse et bien plus rude si tout le monde disait tout le temps ce qu'il pensait.
En fait, la verité c'est que les gens ne veulent pas qu'on leur dise la verité, juste quelque chose qui y ressemble et qu'ils peuvent croire aisément. Ils ne veulent pas que les autres soient sincères mais qu'ils soient charmants. Et les gens les plus charmants, ne sont de loin pas ceux qui disent ce qu'il pensent en toute circonstances, bien au contraire. Les gens les plus charmants sont ceux qui ont la délicatesse de chercher ce qui vous ferait le plus plaisir à entendre, et qui vous le disent.
Prenons l'exemple d'un débat d'idée, est-ce necessaire de clamer ses idéaux à tout va (et plus fort que les autres en plus!) parce qu'on détient, prétendumment, la bonne opinion? Au contraire, n'est-ce pas plus délicat d'attendre que notre opposant ait exposé ses avis et ses arguments, pour ensuite, émettre une opinion, qui, même si elle n'est pas en adéquation avec nos idées, ne froissera pas notre adversaire?
Nos idéaux ne regardent que nous.
Oscar Wilde, encore lui, dit "On ne devrait jamais prendre partie pour quoi que ce soit. Prendre partie est le début de la sincerité, laquelle est suivie de près par la ferveur, alors l'être humain devient assomant."
Je ne suis pas contre le débat, mais un débat interessant n'est pas un débat de convictions. Il n'y a rien de plus absolu qu'une conviction, et il est totalement stérile de tenter de discuter avec l'absolu. Un débat interessant c'est un débat ou les intervenants ont choisi leurs positions en toute conscience de cause, librement débarassé de ce noyau intouchable d'opinions qu'on apelle "les certitudes".
Bon je sens que je m'éloigne beaucoup du sujet de départ alors je vous laisse avec encore deux citations d'Oscar Wilde (oui oui je sais, ca suffit comme ca mais plus je le connais, plus je l'aime celui la ^^) et j'essaierai de faire un post plus centré sur l'hypocrisie une autre fois.

"La valeur d'une idée n'a absolument rien à voir avec la sincerité de l'homme qui l'exprime."
"Une cause n'est pas necessairement vraie parce qu'un homme meurt pour elle."


mardi, novembre 01, 2005

5 minutes

Tiens, je vais vous raconter une jolie histoire, non mieux, un conte philosophique; à l'image de ceux de Voltaire, auteur que nous étudions en français ces jours-ci.
Et c'est justement mardi matin, en cours de français, que commence cette histoire. Alors que, comme d'habitude, j'exécutais joyeusement mes devoirs de maths tout en échangeant quelques banalités avec ma voisine sur les êtres étrange qui composent "le sexe opposé"
(exemples: "Wah t'as vu, D. il m'a souri!!!", "Mais il m'a appelé, tu crois que ça veut dire quoi?"), un bruit inhabituel frappa mon oreille, pourtant, je l'avoue, fort peu attentive. En effet, une élève avait pris la parole et répondait au prof; évênement peu familier lors d'un cours où, généralement, le dit-prof monologue gaiement pendant 2 heures, parfois interrompu par la question d'un élève, toujours le même (non, non je ne le traiterai pas de fayot; grâce à lui, le prof se complait dans l'impression que la classe est attentive). Qu'avait donc pu susciter ce soudain et inexplicable interêt chez ma camarade? Et bien il s'agissait d'une simple question posé par notre aimé professeur, parlant des oeuvres censurées de Voltaire:
(Attention, ici intervient une splendide reformulation, dont la maitrise n'a pu être acquise par votre héroïne qu'au prix de 2 fastidieuses années d'études de l'art de la dissertation!)
"Doit-on, au nom de la liberté d'expression, permettre à n'importe quelle opinion de s'exprimer?"
(ou, "existe-t-il une bonne et une mauvaise censure?")
Aussitôt mon oreille se dresse et je commence à m'interesser au pseudo-débat ("pseudo" car en fait de débat, l'intervenant principal se contentait d'exprimer l'avis contraire de celui de son interlocuteur, tout en précisant que ça n'était pas le sien =>neutralité professorale oblige.)
Le côté élève donne l'exemple de la pensée négationniste, qui nie, notamment, l'extermination juive durant la deuxième guerre mondiale.
Le prof répond que, malgré les voix discordantes la Verité (universelle, avec un grand V) serait plus forte que ces opinions dissidentes et qu'elle finirait forcément par s'imposer à tous.

Et au milieu, votre héroïne s'interroge.
Jusqu'à ou peut, en effet, aller la liberté d'expression?
Voltaire, toujours lui, dit: "Je ne partage pas vos idées mais j'irai jusqu'au bout pour que vous puissiez les exprimer".
En théorie, je pense que tout le monde est d'accord. Mais qu'en est-il des applications concrètes?
Il existe, et existera toujours, des opinions jugées "innacceptables" par le plus grand nombre. Alors, que doit-on faire?
J'avoue que sur ce point là je suis extrêment libérale. Je dirai même que dans l'absolu, je ne vois aucune idéologie à laquelle je ne laisserai pas le droit à la parole. Donc, lorsque quelqu'un me dit, à propos du parti communiste nouvellement créé à Genève, que "Laisser une liste communiste se présenter aux élèctions, c'est comme laisser une liste néo-nazie se présenter", je serai tentée de répondre (mais ne le fais pas) "et alors? laissons la liste néo-nazie se présenter."
Bon, c'est un sujet qui pourrait m'occuper encore bien longtemps et me faire noircir encore bien des lignes de citations, d'exemples etc.
Je terminerai juste sur une citation qu'un ami, qui se plait à lire et citer Dostoïevsky à ses heures perdues, m'a un jour transmise (qui lui servait même de pseudo msn un temps mais je m'égare):
"Si le Mal disparaît, le Bien devient le Mal absolu"
Une jolie façon de dire que, sans opposition, le Bien ou la Verité (avec des majuscules SVP) n'ont plus aucune valeur, n'ayant plus aucun référent.
Pour vous rassurer, la jolie histoire a une fin et 5 minutes après ce mini-débat, l'ensemble du cours de français retombait dans son habituelle torpeur.